Question : Comment Groupama GAN Vie adapte sa politique d’offre et de distribution ?

Denis Cohen BENGIO/Directeur Solutions Financières, Groupama GAN VIE : Sur l’offre, pour alimenter l’outil digital de souscription, nous allons déployer l’an prochain, un nouveau type de gestion qui s’appelle la gestion déléguée. Il s’agit donc d’une offre nouvelle pour nos réseaux, qui a pour ambition de démocratiser le pilotage automatique de l’épargne pour les assurés. C’est une offre qui a vraiment pour vocation de simplifier le choix du client puisque, face à un environnement qui est devenue extrêmement complexe, c’est assez délicat pour un particulier de se positionner sur les marchés financiers. Et en même temps, c’est aussi libérer et protéger notre distributeur, dans un cadre réglementaire de plus en plus contraint ; c’est lui donner des outils qui lui permettent d’être en sécurité de ce point de vue-là dans son devoir de conseil.

Question : Quelles contraintes réglementaires prendre en compte dans le développement de la filière UC ?

Matilde des Courtis/Consultante Experte Support Unités de Comptes et Investissements Assurance, SeaBird : En premier lieu, on peut penser au Code des Assurances, qui réglemente l’offre de l’ensemble des compagnies au regard notamment du critère de la protection suffisante de l’épargne du client.

Dans un second temps, personne n’ignore les nouveautés réglementaires qui remettent vraiment au cœur de l’offre des assureurs tout ce qui est devoir de conseil, transparisation de l’offre, on peut penser à Priips, à DDA. Il y a bien une contrainte réglementaire majeure auquel font face tous les assureurs, et qui a vraiment trait à ce qu’est la gestion des UC au sens propre du terme, c’est la nécessité d’avoir un adossement actif/passif le meilleur possible et en tout temps, vraiment en market timing. C’est quelque chose qui est très compliqué à mettre en œuvre, une congruence parfaite en tout temps ; l’idée, c’est d’avoir un pilotage réel de la filière dans son ensemble, pour pouvoir vraiment adresser des sujets de façon la plus pertinente possible et de passer les écritures de REACAV qui soient finalement les plus profitables et, pour cela, il faut vraiment avoir une analyse fine, claire avec une vision front to back pour l’ensemble des classes d’actifs. 

Question : Quels chantiers SI mener pour assurer une vision front to back ?

Brigitte VILLETTE /Directrice des opérations Epargne-Retraite, AG2R La Mondiale : Nous avons déjà fait le choix, pour la gestion de nos contrats d’assurance, d’avoir des outils maison développés par des MOA qui sont très proches des métiers qui nous permettent de répondre de façon optimale aux attentes de nos clients et de les faire évoluer un petit peu à notre guise.

Pour les actifs, on a en revanche choisi une solution du marché, qui regroupe l’ensemble de nos actifs. Mais la clé selon nous pour avoir la meilleure vision front to back, c’est l’intégration de ces systèmes entre eux, et donc on a beaucoup travaillé avec l’éditeur et avec nos MOA pour parvenir à une parfaite industrialisation et une automatisation maximale de nos portefeuilles titres dans les systèmes de gestion de nos contrats. Là où on peut encore gagner un peu, et on y travaille en ce moment, c’est sur l’optimisation de notre carnet d’ordre et des outils de rapprochement Actif/Passif.

Question : Comment repenser l’organisation pour assurer un pilotage optimal de la filière UC ?

Remi Cuinat /Directeur Pilotage et Middle-Office UC, Generali : Il y a pour moi trois sujets qui sont primordiaux pour piloter correctement la filière UC. C’est d’abord des équipes à l’actif qui sont proches, le plus proche possible, des équipes du passif. Cela se traduit par un peu de comitologie, mais quand elle est nécessaire, et donc une proximité et un partage des sujets entre les équipes qui gèrent les contrats au passif, les équipes qui gèrent les UC à l’actif.

Le second sujet est de créer cette même proximité avec le dépositaire, qui est un acteur important de la gestion de la filière UC pour une compagnie d’assurance. C’est donc de s’assurer de manière continue, transversale, qu’on parle bien de la même chose, qu’un assureur qui parle de ses actifs à un banquier, qui, lui, a une fonction de dépôt et transmission d’ordres, qu’on parle bien de la même chose et qu’on est bien synchronisés sur les mêmes sujets.

Et puis troisième levier important, c’est évidemment que l’ensemble des services ou des départements qui concourent au pilotage de cet actif soit, de mon point de vue en tout cas, réuni dans un seul ensemble et que la fonction de passage d’ordres soit bien synchronisée avec la fonction de pilotage du risque, bien synchronisée avec la gestion des OST, avec le calcul et la facturation des rétrocessions et que cet ensemble intégré génère de la valeur, de la compréhension et un meilleur pilotage du sujet.

Question : Quelles perspectives pour les UC à moyen terme ?

Arnaud de DUMAST /Directeur Général, Neuflize Vie : Les perspectives sont excellentes. En ce qui concerne Neuflize Vie par exemple, la collecte brute que nous avons effectuée sur les unités de compte en 2015, nous en avons eu 40%, 50% en 2016 et c’est 60% cette année, donc une perspective excellente. Le fait que les fonds en euros rapportent de moins en moins fait que les souscripteurs se tournent presque naturellement vers les unités de compte, particulièrement dans une société comme Neuflize Vie, où nous sommes orientés vers une clientèle très haut de gamme qui est déjà sensibilisée aux unités de comptes. Dans le contexte actuel des marchés financiers, les unités de compte prennent tout leur intérêt et on peut faire énormément de choses et en particulier essayer non pas de se substituer à un fonds euros mais en revanche constituer une allocation balancée avec l’utilisation de fonds euros et, dans les proportions souhaitées, d’unités de compte dont on va piloter à la fois le poids dans l’ensemble des contrats d’assurance-vie et également le niveau de risque. Voilà, donc un avenir excellent selon nous.

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